Proof Of Concept, Prototype, Présérie, Série. Pour une start-up les étapes peuvent paraître longues et nombreuses. Mais ne vous y trompez pas ! Chaque étape est un moyen de plus d’éliminer des risques et de valider vos choix. En effet, la présérie est l’une des étapes les plus essentielles pour les start-up. Sans elle, vous risquez de rencontrer de nombreux problèmes lors du passage en série. Disfonctionnement, retard de livraison, … La présérie vous permet de voir grand et loin.
Vous avez réalisé un POC (Proof Of Concept), puis un prototype. Vous avez donc étudié votre marché, réalisé et fabriqué vos premiers prototypes en vue d’une fabrication en série.
Les différentes phases (POC, prototypes, présérie) doivent vous permettre de supprimer les risques en avançant de manière organisée et méthodique. Aux étapes de POC et Prototypes, vous envisagez votre process. C’est la présérie qui vous permet de tester concrètement vos hypothèses de production.
La présérie : c’est quoi ?
Comme son nom l’indique, la présérie va être l’étape préalable à la production en série. Le principe va être de produire votre innovation en conditions réelles. Ainsi, la présérie vous permet d’effectuer les dernières mises au point avant la fabrication en grande série. Autrement dit, la présérie est votre répétition générale avant le jour J.
Concrètement, réaliser une présérie, c’est réaliser un nombre significatif de produits afin de vérifier que la chaîne logistique, les équipements et l’organisation de production sont en place et opérationnels. Tel un metteur en scène, vous vous assurez que les décors sont en place, l’éclairage satisfaisant et que les acteurs connaissent leur texte.
Vous l’aurez peut-être compris, la présérie ne se focalise pas tant sur la fabrication, mais plutôt sur l’organisation nécessaire à celle-ci.
Présérie, plus que de la technique : de l’organisation
La présérie se fonde sur deux grandes étapes : la maturité technique et la maturité industrielle.
Par analogie, la maturité est l’étape à laquelle votre produit est « mûr » pour rencontrer son marché.
À l’étape des prototypes, vous avez validé ses fonctions, figé son design, … Techniquement, votre produit est prêt, c’est la maturité technique.
À l’inverse, à l’étape de la présérie on va s’intéresser à la maturité industrielle. En effet, Il faut maintenant valider et tester vos procédés de fabrication (les outillages, les procédés spécifiques…). Pensez aussi composants. Votre nomenclature (liste des composants) doit être figée et les fournisseurs identifiés et qualifiés.
Balayons ensemble les éléments à aborder pour évaluer la maturité industrielle.
Start-up, évaluez la maturité industrielle et limitez vos risques
Comme beaucoup de start-up vous aller vous entourer de différents industriels. Et il est indispensable que vous les incluiez dans l’évaluation de votre maturité industrielle. Ainsi, pensez à vous assurer que vos fournisseurs sont bien en mesure de répondre à votre besoin, sur le plan qualitatif (les points de contrôle sont en place) et sur le plan quantitatif (capacité à répondre aux besoins prévisionnels). De la même manière, vous avez défini les contrôles d’entrée pour les composants (ex : mesure des côtes critiques) et vous avez dans votre stock des composants conformes aux spécifications d’achat.
Pour les moyens de fabrication (ex : moyens d’assemblage, moyens de tests …), ceux-ci sont développés, en place et qualifiés. Vous pouvez donc les utiliser en confiance.
La présérie est aussi l’occasion de tester l’organisation de production. Les équipes qui vont assembler et tester le produit sont-elles toutes formées ? La documentation nécessaire, est-elle disponible ? Tous ces sujets doivent donc être abordés avant le démarrage de la présérie.
Enfin, assurez-vous que votre produit soit toujours en phase avec votre cahier des charges, avec vos exigences.
La présérie : et après ?
Le grand jour est arrivé, vous lancez la production de votre présérie. Affiner votre maturité industrielle vous assure la réussite de votre présérie. Toutefois, gardez à l’esprit que vous aurez quelques ajustements nécessaires.
Vous allez notamment être vigilant au temps passé à produire les pièces (coût de la main d’œuvre), au rendement qualité de la ligne de production (coût de non-qualité), à son organisation de production (compétences, polyvalence). Pour récolter ces éléments, il faut être au cœur de l’action. Vous (ou votre partenaire industriel) pourrez ainsi établir les pistes de progrès, les éléments à retoucher pour aborder sereinement la phase suivante : la production en série.
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