Pour les porteurs de projet qui arrivent en phase d’industrialisation, le chrono est enclenché et la course pour la mise sur le marché est lancée. La réussite du projet est surtout une question de bon timing. Mais ce fameux timing est souvent mis à mal. En effet, la phase d’industrialisation amène à l’échec de la plupart des start-up. Les raisons sont multiples, mais souvent due à une méconnaissance du process industriel.
Penser, concevoir, fabriquer, commercialiser. Les personnes peu familières au monde industriel pensent que l’industrialisation est une étape qui suit la phase de conception et de prototypage. En réalité, l’industrialisation est un processus long qui est initié dès la phase de conception. Considérer l’industrialisation dès le départ est un bon moyen pour contenir les coûts de développement et gagner du temps sur le cycle complet du projet. Pour ne pas se perdre dans cet exercice difficile, il est préférable de s’entourer de personnes expérimentées qui, fortes de leurs expertises et outils, permettent rapidement :
- d’énoncer un certain nombre d’exigences clés à respecter comme la maintenabilité, la testabilité ou encore les options,
- d’évaluer les investissements requis à chaque jalon du projet (proto, présérie, série),
- d’évaluer le cout de revient associé,
- de construire le chemin critique dans le planning du projet,
- de définir les partenaires et fournisseurs clés requis.
« Y penser tôt puis agir avec dosage »
Mais pas de panique ! Si l’industrialisation est à penser le plus tôt possible dans votre projet, cela ne veut pas dire que vous devez tout faire tout de suite. Vous devez penser comme un industriel dès le commencement mais pour autant, vous n’allez pas tout faire dès le début.
Première étape indispensable pour tout projet innovant, le POC (Proof Of Concept, Preuve du Concept). Votre POC vous permettra de tester en grandeur nature votre concept innovant à coûts réduits. S’assurer de la pertinence d’une innovation ne se fait pas sans avoir identifier très précisément le besoin produit (les fonctions, l’utilisation). A ce stade-là, votre produit n’aura que les fonctions principales. Le design ne sera pas le bon, vous n’aurez pas les bonnes matières et les bons composants, etc.
Puis vient le temps des prototypes. Confiés, loués ou vendus aux premiers clients (early adopters), il est primordial d’avoir les fonctions principales assurées sur plusieurs mois et d’avoir corrigé les défauts principaux. L’étanchéité, l’ergonomie, la fiabilité du logiciel embarqué sont des exemples classiques de fonctions nécessaires à cette phase du projet. Cette phase permettra aussi de recueillir le feedback des clients mais aussi du fabriquant. Ces éléments permettront d’ajuster la conception du produit et ainsi assure la bonne réussite de la présérie.
Testez, itérez et avancez !
S’en suit une ou plusieurs préséries qui permettront d’améliorer, par itération, le produit et de réduire son coût de fabrication. Les notions d’aspect et de fiabilité seront intégrées à ce moment-là. Le produit devra aussi prouver sa performance aux usages incidentels et accidentels comme la chute, l’écrasement, la tenue au givre, …
Lors du passage à l’échelle industrielle, la qualification puis la certification du produit permettront une levée des derniers doutes. Enfin le coût de revient sera optimisé par les quantités de composants commandés et la régularité des volumes produits.
Pour réaliser ce dosage subtil entre coût, délai et fiabilité, n’hésitez pas à vous entourer d’un panel de clients et de professionnels du monde industriel. Ainsi vous maximiserez l’expérience client tout en limitant les risques financiers et les dérives de planning.
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